9 mars 2009

Peluches

Bonjour à tous !

Suite à une conversation MSN de haute volée intellectuelle avec Grouf, j’ai fait le pari débile de faire du thème de mon prochain article : « les peluches »

Oui, vous êtes bien sur un blog culturel.


Une image pour illustrer les peluches dans un blog scientifique. Je me suis toujours demandé comment j'allais la caser celle-là.


Ayant quand même une réputation à tenir (si, si) je me suis renseigné sur le sujet, beaucoup lu de forums scientifiques, de sites de psychologues, de Skyblogs sur les peluches (ce fût la partie la plus difficile), je suis fier de pouvoir enfin coucher par écrit le fruit de mes recherches acharnées.
Faut pas croire, mais après avoir longuement travaillé sur le sujet je suis formel : les peluches, ça poutre grave.

Allez, on commence comme d’hab avec une bonne vieille définition :
Peluche : La peluche ou doudou est un jouet représentant un personnage, fait de textile rembourré et ayant un toucher semblable à du duvet ou de la fourrure. (wikipedia)



Un raton-laveur écrasé en peluche? Facile. (Et merci à la team de 42 pour le tuyau)


Hormis le fait que c’est « trop mimiiiiii », « tout kawaïïïïï », « krokromeugnoooon !!!! » (à prononcer avec une voix stridente, propos recueillis auprès de quelques amies après leur avoir montré quelques photos du troupeau en peluche de Grouf), les peluches sont en général très douces au toucher, et appartiennent en moyenne à un enfant de 0 à 15 ans (spécialement auprès des sujets femelles).
Mais il existe des exceptions : certains sujets continuent à collectionner les peluches bien après l’adolescence.

Déjà, pourquoi on s’attache autant à ces bouts de chiffons crasseux, à la base ?
Quand on est tout petit bébé (entre 4 mois et 1 an), nous avons besoin d’un « objet transitionnel » pour pouvoir passer en douceur au stade ou on peut supporter sans hurler l’absence temporaire de Maman. (le Dieu Ultime (ou plutôt la déesse (la vache, je me demande combien de parenthèses je vais bien pouvoir caser ici (ah, on me signale à l’oreillette que ça amuse personne (désolé)))))
Ben oui, parce qu’au début c’est magique : on gueule et hop, un mamelon / une tétine appétissant(e) apparaît et nous nourrit; on râle et hop, un peu de chaleur et une chanson rassurante. Les parents (et surtout maman en fait) sont là pour protéger bébé contre toutes les expériences angoissantes. D’ailleurs c’est tellement magique que le bébé n’a même pas vraiment conscience que lui et sa mère font 2 personnes séparées et distinctes.


Oui, c'est un zombie en peluche. On comprend pourquoi certains gosses ont peur du noir.


Le petit bout de chou va peu à peu se rendre compte de la terrible réalité extérieure : il dépend essentiellement de Maman (Et de Papa, un peu. Bon, en général il s’en fout mais c’est pour sauver mon honneur de mâle que je dis ça), et ça l’angoisse le lardon, surtout quand Maman s’en va dans l’univers terrifiant et inconnu de la pièce d’à côté.
Et là, magie, miracle, son regard va tomber sur un bout de chiffon informe et boursoufflé représentant vaguement un animal quelconque mais qui sent bon, avec de bonnes odeurs rassurantes et tout doux à frotter contre la joue, qui va pouvoir servir de compensation affective toute mignonne et l’aider à se détacher de la présence de sa mère.


Ah zut, désolé, celui-là c'est un vrai.


Plus tard, les peluches restent un symbole affectif profond, liant l’enfant en nous et ses doux souvenirs plein de douceur ou on nous écoutait, nous chouchoutait…
Hé oui, le plus souvent les peluches à l’adolescence représentent une nostalgie, une carence affective. Les sensations rassurantes au toucher et les odeurs que l’on à tant aimées permettent de lutter contre l’angoisse (de type dépressive en général) en s’imaginant que la présence de la peluche permet de ne plus ressentir ce manque, ce sentiment d’être seul.
La solitude, surtout au niveau affectif, est une frustration qui hélas doit être subie et acceptée afin de construire normalement notre psyché, et toutes mignonnes qu’elles soient, quand les peluches deviennent une compensation à un manque affectif, cela peut vouloir dire que l’on assume mal notre solitude. C’est assez courant chez les hypersensibles (et les artistes…. *soupir*).


Un étron en peluche. Un peu de poésie dans ce monde de brutes.


Bon, je dis ça mais ça peut aussi tout simplement vouloir dire qu’on à un gout de merde et qu’on est trop jeune pour avoir un blog (Trop de skyblogs nuit à la santé mentale), et avoir des peluches ne signifie pas forcément être dépressif : c’est normal d’être un peu nostalgique en gardant quelques souvenirs d’enfance, et en gardant un Kiki, (le plus Kiki de tout les Kikis !), une micro-machine ou un Luminou dans un tiroir ou sur une étagère.

Et pis, franchement, parler de solitude et de manque affectif c’est bien joli et ca fait trop genre « chui un super psy qui sait trop bien faire les résumés des articles qu’il lit » mais en réalité la solitude est de plus en plus présente autour de moi, résultante d’une société qui force les gens à se renfermer sur eux-mêmes pour se protéger mentalement d’un système toujours plus agressif.

Je vois souvent des gens seuls, même en groupe, car l’inverse de la solitude, mes amis, ce n’est pas la foule, c’est le partage.
Et ils sont rares les gens qui partagent : en général de nos jours ils prennent ou nous utilisent.


Heureusement il y a Caillou, la quintessence ultime de chaque atome de peluche dans toute sa puissance. Merci Grouf d'honorer mon blog avec une image de ce calibre.


Et on sait très bien que nos gentilles peluches sont parfois les seules à pouvoir nous écouter en silence, être là dans notre lit à nous tenir chaud, nous donner un peu de douceur sans rien attendre en retour.

Et on grandit, on apprend à ne plus croire en rien, ne plus aimer que soi-même et on range ses peluches au placard.
Mais parfois cette tendresse, un jour, on la trouve pour de vrai. Alors on la chérit, on la garde tout contre soi, on la serre très fort pour oublier nos cauchemars et notre futur incertain. Elle est notre rayon de soleil, même si demain on sait qu’il pleuvra.
Avec de la chance on fait sa vie avec, sinon on la regarde s’en aller la larme à l’œil en retournant à ses peluches.
Ou à sa déprime.

Je regardais mon fils jouer tout à l’heure, avec son doudou.

Il en a de la chance.

5 commentaires:

mwet a dit…

Shaede ne recule devant aucun défi !
bravo, j'ai moins de mal avec la psychologie des peluches qu'avec la vulgarisation en astrophysique, mais avec des petits crobarts et des photos grandioses, ça passe toujours !

J'espère que tu privilégies pour ton petit des animaux du type de "caillou", plutôt que les sympathiques horreurs proposées par "42"...

Les enfants savent très bien se débrouiller tout seuls transformer une sympathique peluche en un monstre tout à fait sortable pour peu que tu laisses à disposition de leur créativité cutter, peinture, produits ménager ciseaux colle et lance flamme. Penses simplement à prévenir les services sociaux avant.

Merci encore pour ce grand moment de l'histoire de la vulgarisation et à pluche

Unknown a dit…

Que dire des adultes qui gardent leurs peluches?
http://www.italiq-expos.com/blog-shopping/2006/11/27/500-doudou-enfant

Shaede a dit…

Ah ouais, sympa le lien !
Ca me conforte dans mes opinions, et avec des enquêtes en prime.

Merci Noram :)

Anonyme a dit…

Voilà un article "Kromignon" (Mais un peu triste sur la fin...)!
Je n'avais jamais réfléchi au pourquoi de la présence de peluches chez les ados.. Moi je ne possède plus les miennes, juste une sur ma table de nuit que ma maman m'a offerte en revenant d'Italie.
Une question m'est venue en te lisant: si le rapport à la mère est faussé est-ce que les peluches peuvent toujours jouer le même rôle?
En tous cas, j'ai été surprise de lire un tel article sur ton blog et que tu aies réussi à y faire passer un bout de sciences! :D
Bravo!

Grouf a dit…

et tout ça grâce à moi \o/
(hum? oui oui, mes chevilles vont bien...)

PS: CAILLOUUUUUUUUUUU *_*