29 septembre 2008

Travailler




Il paraît que c’est en bossant que l’homme s’accomplit pleinement.

J’ai un doute.

Combien de gens peuvent être heureux d’un travail librement choisi et qu’ils aiment ? Dans beaucoup de cas on se contente d’un job par défaut qui colle plus ou moins avec les études qu’on à fait, ou les formations qu’on à eu la chance de passer (ou de subir).
Que peut-il y avoir d’épanouissant à se lever à 6h du mat pour se taper la morosité des embouteillages (ou des transports en commun), bercé par les ronronnements mornes de la vie de travail, ses réalisations privées de sens par un système qui nous noie dans une hiérarchie inhumaine, nous laissant comme espoir de répit une petite fin de semaine…
On est rejetés en fin de journée à notre domicile, épuisés et vidés, avec comme épée de Damocles au dessus du crâne la menace de ne pas avoir été assez efficace, pas assez rentable, de ne pas avoir assez travaillé, pas assez étudié.



Et en ce moment, il faut travailler plus pour gagner plus, histoire de mieux profiter de la vie, avec plus d’argent. M’enfin, le souci est qu’il faut encore avoir une vie après le travail…

Travailler. Pour dominer. Plus d’argent, plus de pouvoir, pour acheter plus, grimper dans la hiérarchie… Tolérer ses collègues de travail à grand coup de sourire, sachant pertinemment que dans le travail, plus d’amis ni de pitié.
Le monde du travail dégage une violence terrifiante et contenue et joue souvent sur la peur ou l’envie afin de nous pousser à travailler encore. (Tient tient, la peur et l’envie…)



Le pire est que maintenant la capacité à bosser commence à devenir une valeur morale : quelqu’un qui peut travailler beaucoup, c’est quelqu’un de bien. Il à une famille pourrie avec un gosse qu’il ne voit jamais ? Sa femme ne l’aime plus ? On s’en fout, il travaille beaucoup, toujours au bureau, il fait des heures sup’, c’est quelqu’un de bien.

Ben moi ça m’inquiète. Je ne vois pas en quoi quelqu’un qui travaille moins serait moins respectable : il peut parfaitement s’occuper de sa famille, faire du bénévolat pour diverses associations, se cultiver, bref se livrer à des activités non moins respectables que le travail. Pire : travailler c’est souvent ne plus réfléchir, ne plus méditer, ne plus se cultiver…
Et qu’on n’aille pas me dire qu’on est malheureux quand on est au chômage, que c’est une preuve qu’on a besoin de travailler.
On n’est pas malheureux parce qu’on à pas de travail : on est malheureux parce qu’on à pas d’argent.



« Le travail rend libre ».

Wé, c’est ce qui était écrit à l’entrée des camps de concentration Allemands en 39-45.

Aller, bonne journée de travail à tous !

22 septembre 2008

Débattre

Y’a pas longtemps, sur un des forums que je fréquente, j'ai eu une petite altercation verbale avec un jeune kéké sur un sujet somme toute assez banal : la fin du monde. (Ben wé, depuis le temps qu'on en parle)
Ce qui était limite surnaturel c'est qu'on était plutôt d'accord : il faut se méfier des vérités toutes faites énoncées dans les médias, et des idées à deux balles issues des légendes urbaines et de la croyance populaire. Mais je l'ai repris sur certains de ses arguments : ce n'est pas parce qu'on partage un point de vue qu'il faut dire n'importe quoi pour donner de l'eau à son moulin. Et c'est ça qui à coincé : visiblement le jeune à buggé (un contradicteur qui est d'accord avec moi? Arg! Cérébral cortex général failure, début du vidage de la mémoire physique...) et à commencé à vivement m'invectiver, me traitant de borné, de partial, de traître à la cause, etc.


Petit débat à l'amiable et à l'ancienne


Le concept de débat est visiblement en train de sombrer inextricablement dans les méandres boueux de l'oubli populaire, gavé de voyeurisme vicelard et de pseudos-interactions sociales médiatiques bon marché, et que malgré ma phrase qui déchire grave vous vous demandez pourquoi je ne mets pas de ponctuation et surtout quand est-ce qu'elle va enfin finir. ouf.
Pour paraphraser le Grand CerberusXT : maintenant il faut dire à tout le monde qu'on les kiffe grave, que tout le monde est beau est super sympa de la mort, qu'on est sublimé par la puissance du MOJO que dégage les gens, même si se sont souvent de gros connards, mais qu'est-ce qu'on les aime!



Ca me révulse.

Pourquoi? Parce que c’est de la malhonnêteté intellectuelle ! Il n’y a pas de débat quand tout le monde est d’accord, et c’est de la masturbation intellectuelle que de ne jamais vouloir critiquer rien ni personne. Critiquer est sain, cela fait toujours avancer les choses quand c’est bien fait. Un bon exemple en ce moment de l’intolérance au débat est l’impossibilité de parler des religions : totalement incritiquables (Islam, Christianisme, Culte de la Licorne Rose Invisible, Eglise du Monstre en Spaghettis Volants, pour moi toutes les religions sont égales), à chaque fois on se heurte à un énorme mur « Rhaa ! touche pas à mes croyances ! », même si on à juste osé émettre des critiques sur ce qu’a dit tel Imam ou tel Curé…



Je me fais souvent l’avocat du diable en prenant la défense de l’indéfendable : peine de mort, esclavage, Tokyo Hotel (je sais je suis un mec extrême), certainement pas parce que je partage ces idées mais uniquement [pour m’entraîner / parce que je suis un chacal sadique] voir si les opinions des autres sont ancrés par pur principe ou par raisonnement conscient et argumenté.
Ben j’ai eu des surprises…

Enfin, tout ça pour dire que je suis triste. Mon petit cœur saigne de constater que pas mal de gens ne savent plus discuter. Y’a plus de débat, ma pov’ lucette (comme dit Tatie Danielle). Bon, j’arrête de faire semblant de me soucier des gens, paraît que je suis pas crédible…
En attendant si vous vous sentez l’âme d’un jeune homme anticonformiste imaginatif et un peu dark-dépressif à tendance geek, vous pouvez (en fait vous devez) visiter le blog de Grouf.
Vala, la pub est faite.

Comment ça, mes articles deviennent de plus en plus débiles ? Je vous permet pas ! Bon, ok, la prochaine fois on parlera d’astronomie, promis.

18 septembre 2008

Le prix du savoir



Dernièrement, je me suis fait traiter d'"intellectuel".

Mais pas du genre :
"héhé, joli trait d'esprit mon ami, félicitations pour ta remarque si pertinente, pleine de bon sens et bien argumentée !"
Mais plutôt :
"Wesh, ce qu'il est relou ce mec avec ses phrases pleines de mots ! zyva, tu m'file mal au crâne, tais-toi"

Et pourtant je ne me considère pas comme un rat de bibliothèque, un savant fou ne sortant jamais de son laboratoire, mais juste comme un artiste moyen doublé d'un informaticien de niveau moyen (wé je suis tout moyen, c'est trépidant : ), juste curieux des sciences en général et de l'astronomie en particulier.

N'empêche, on ne vit pas dans un monde ou la culture et l'ouverture d'esprit sont des valeurs particulièrement importantes; au contraire j'ai l'impression que plus on est fermé et centré sur sa petite communauté (quelle qu'elle soit d'ailleurs) plus on est heureux. Je ferais pas de comparaisons (wesh wesh!) parcequ'elles sont trop faciles à trouver, et que j'aime le challenge -_-
Je ne fais pas d'élitisme (quoi que), et je ne dis pas que personne ne me comprends (megalomanie inside), mais parmi mon entourage j'ai beaucoup de mal à trouver des gens avec lesquels parler, communiquer tout simplement, de façon organisée : arguments, contre-arguments, raisonnements structurés, sujets interessants... et tout ça sans tomber dans les clichés consensuels classiques ou les préjugés habituels chez les philosophes de comptoirs de bars (après 6 bières).



Sérieusement, ça vous fait peut-être marrer mais du coup ça installe une sorte de double-personnalité entre le gars désespérément normal (voire super chiant) que beaucoup de mes collègues ou clients connaissent et le passionné de sciences, blagueur, joueur de jeux-vidéos (bouhh la honte!) un peu timbré que mes amis connaissent. Bonjour la crise de schizophrènie quand un ami ET un client sont réunis dans la même pièce.
Je suis sûr qu'il y a des études de faites sur la relation entre culture générale (voire QI, mais je n'aime pas trop ce terme) et dépression, faudrait que je cherche sur le ouèbe histoire de me marrer.

Quelle belle époque ou nous vivons, maintenant quand on est rebelle on peut s'acheter des fringues de rebelles (paradoxe, quand tu nous tiens), mais par contre, c'est plus dur pour les "Intellos", puisqu'ils ne suivent pas souvent les modes, vestimentaires ou intellectuelles. Alors on se moque : bouuuh le naze, il cauze des mots qu'on connait pas, il est déconnecté de la réalité et en plus il est pas habillé comme nous ! pfff, ziva c'est la honte. Les gens ont vraiment un besoin maladif de nous coller une étiquette sur le dos. (homosexuels, immigrés, blacks, intellos, bourgeois, racailles, etc.)

J'ai souvent lu sur le web : "Il faut rester humble quand on est intelligent, il ne faut pas se moquer ou essayer d'écraser les autres intellectuellement sinon ça énerve les gens.".
Okay c'est vrai, mais d'un autre côté quand on défend une idée, il faut argumenter, et en l'absense d'arguments en face beaucoup ont tendance à attaquer directement l'individu : d'ou le retour de bâton dans la tronche : "Intello"

De plus, pour paraphraser Desproges, on m'a appris qu'il ne fallait jamais piétiner quelqu'un lorsqu'il est à terre.
Oui, mais alors quand?

Je m'en fout, je resterais comme je suis, je continuerais à emplir ma petite cervelle de connaissances (ça ira jamais loin, je sais T_T), je continuerais à défendre mes idées en envoyant des sales vannes moisies et aucune mode, surtout basée sur l'ignorance, ne me dictera mes choix.
Enfin ça c'est en théorie... après, la chair est faible.



Aller, un p'tit coup de Skaïeblogue-Staïle : No FuTuR3, R3b3LL3 4TTiTuD3 lololo !!!!

P.S: Merçi à nioutaik et vivelesracailles pour les images ! :)

10 septembre 2008

Fin du monde

C'est incroyable, dès qu'il flotte dans l'air la plus petite probabilité que quelqu'un imagine une connerie en rapport avec l'actualité et qui déboucherait sur la fin du monde (essayer de prononcer cette phrase sans respirer) les média se précipitent dessus comme un chacal des montagnes sur un pauvre lapin blessé. En plus ma métaphore est terrible, c'est trop choupinou un lapin blessé.
Le LHC (Large Hadron Collider) par exemple, qui déchaîne les passions depuis que certains médias ont trouvés que c'était trop fun de prétendre que les expériences sur les collisions de particules à hautes vitesses pouvaient peut-être créer un trou noir qui va engloutir la terre et peut-être même tout le système solaire.
Ph34R, mortal !!!

Quand j'ai appris ça et après m'être convulsé de spasmes pendant une bonne demi-heure j'ai réussi à contenir mon hilarité, et je me suis dit que, quand même, ça méritait bien un article ça, sacrebleu.



Déjà, l'hypothèse du trou noir est très improbable, et quand bien même elle serait possible, le mini-trou noir crée serait ridicule : 10.000 fois la masse d'un proton (c'est vraiment très très peu), 10 puissance -26 secondes de durée de vie. Les vitesses misent en jeu dans un accélérateur de particules sont gigantesques, mais ramené au rapport de masse on arrive à une énergie cinétique de 17 fois la puissance d'un moustique en vol.
zOMG c'est monstrueusement dangereux.
Ensuite, la Terre est bombardée non-stop de rayons cosmiques extrêmement énergétiques (10 fois plus puissants que ce qu'on fait dans le LHC), et j'ai jamais vu de trou noir se créer dans l'atmosphère pour nous engloutir.

Et quand bien même on accepterait l'inacceptable : qu'un trou noir engloutisse la terre, ben... le reste de l'univers resterait totalement inchangé : le trou noir ayant la masse de la terre, l'attraction gravitationnelle resterait strictement la même vis-à-vis de la Lune, et de toutes les autres planètes.

Enfin, histoire de s'en payer une bonne tranche, les histoires de "découvrir des nouvelles dimensions" ou "aller dans un autre univers" en passant par un trou noir : même si c'était possible (ce qui déjà est pas gagné), les forces de marées du trou noir réduirait en bouillie toute matière, si solide soit-elle, passant son horizon des évènements (la distance au trou noir ou même la lumière ne peut s'échapper), et ça on peut strictement rien y faire. Aucun matériau n'y résisterait, et surtout pas un humain.

Je vous invite à vous renseigner sur le site du CERN, ou sur les forums de sur-la-toile et de Futura-sciences pour en savoir plus, ainsi que sur notre ami Wikipedia sur les trous noirs (ou alors vous me demandez gentiment, je vous répondrais avec plaisir du haut de mes modestes connaissances), parce que franchement plus j’entends les gens (et les médias) parler de ces phénomènes qui enflamment notre imagination, plus les conneries sont grosses...
Et plus les gens y croient.

Allez, bonne fin du monde à tous !

5 septembre 2008

Infographie

Quand les gens me demandent mon métier, en général plutôt que de répondre la version longue (formateur informatique et infographiste indépendant en freelance), je préfère dire : "infographiste".

A la lueur magique qui éclaire leurs yeux à ce moment, je les vois bien imaginer en moi un artiste fou et libre, vivant au jour le jour, pour et par sa passion, couchant sur papier avec fougue ce que son esprit débridé puise au sein de son imaginaire fantastique. Ne parlons pas du salaire présumé, parce que là les croyances vont bon train : allant de l'indécence la plus totale (filles à demi nues, piscines chauffées, grosse baraque design, bagnole de sport, etc.) jusqu'a la misère dans lequel tout bon artiste se doit de vivre et mourir dans l'inconscient collectif, j'ai le droit à tout, de la pitié jusqu'a la jalousie.

Si vous saviez.

Déjà, n'en déplaise aux gens qui croient que ma maison n'est qu'un cloaque vaguement utilitaire parsemé de mes toiles à demi finies : j'aime bien le design simple et propre de mon appartement, je ne peint pas et dessine mal. Enfin, je me débrouille pas mal mais pour un graphiste de métier je suis très loin d'être parmi les meilleurs.
Ensuite, une journée de taff lambda est pour moi aussi trépidante que d'apprendre la page 121 de l'annuaire par cœur : je forme beaucoup de gens chiants, du super-débutant qui sait pas tenir une souris et met ses échecs à comprendre l'informatique sur le dos du formateur plutôt que sur sa mauvaise volonté évidente jusqu'a l'autodidacte qui se prend pour un technicien à vous poser des questions tellement pointues que lui-même ne les comprend pas (alors pour ce qui est de piger la réponse...).
Enfin, mon salaire net est à peine plus élevé que le SMIC net, en moyenne. Rien de transcendant, donc.

Oui mais l'infographie, me direz-vous? Ahhh, l'infographie. Mes clients ont souvent un goût ignoble, et même quand leurs remarques sur mon travail me font frissonner d'horreur (genre : "le fond bleu ciel est joli, mais vous pouvez me mettre un fond écarlate pour que ça se voit plus?") je dois me répéter, comme un mantra : "C'est le client qui paye, c'est lui qui décide, c'est le client qui paye, c'est lui qui décide, ma cornée est arrachée et mes pupilles saignent c'est abominable au secours, mais c'est le client qui paye, c'est lui qui décide (...)"
La grande majorité de mon chiffre c'est plus du petit bonhomme qui sourit avec une part de pizza dans la main que de l'artwork-design pour une firme de parfumerie ou de streetwear...

Mais quand l'inspiration n'est pas là, on fait quoi? Parce que, oui, ça se commande pas. Et même quand ça s'entraine, va faire un dépliant 3-volets pour le recrutement dans la Légion Etrangère ou un flyer de pub pour un crématorium.

Mais je crois que le pire, ce sont les délais.

En général c'est simple : c'est pour hier, dernier délai. On travaille dans l'urgence, il manque 2 ou 3 photos ou images et pas mal de textes qu'on se démerde tant bien que mal pour aller récupérer, quitte à sortir l'appareil photo numérique soi-même. Le client n’est jamais content du résultat. Bon, il à le droit, mais quand on lui demande de conceptualiser par des mots sa mine boudeuse, il nous sort souvent une connerie du genre : "Ca manque de Peps". Le peps. Mais oui, bien sûr, refile moi de l'encre Pantone fluo que tu refuseras de payer parce que c'est trop cher ou carrément du papier clignotant (véridique, on me l'a déjà demandé). On livrera à la bourre, y'aura une couille chez l'imprimeur (c'est obligatoire) et on sortira 10.000 exemplaires de ma connerie, ce qui retardera l'arrivée du chèque d'autant. Voir même plus. S’il arrive un jour.

Exemple vécu :
Je devais réaliser la maquette d'un livret d’une célèbre marque de jouets pour enfants dont la pub originale était : "Prend moi par la main", avec une jolie poupée et une flèche pointée sur sa petite menotte, qu'elle avait sur la hanche. Le souci était que le document livré à l'imprimeur était foiré au niveau du repérage de la page, et au découpage on ne voyait plus que "prend moi par la", avec toujours la poupée souriante et la flèche sur ses hanches.
Je ne pense pas que le public qui à été réceptif à cette pub soit celui qui était ciblé à la base.
Mes collègues ont beaucoup rit.
Pas moi.

Enfin...
Dur métier, mais y'a pire, c'est sûr. Je ne suis pas le plus malheureux et mon boulot est honnète.

Ceci dit, cette fameuse lueur d'admiration dans les yeux des gens, ça me fait bien rire.

1 septembre 2008

2 ans déjà

Putain, 2 ans...



2 ans que je l'ai tenu pour la première fois dans mes bras, minuscule et tremblant, ses yeux perforant mon âme et sa main tenant mon doigt, aussi frêle qu'un souffle, le sang de mon sang, le produit de mon amour pour ma femme.

J'étais paralysé, de peur, de fierté, d'amour, complêtement démuni devant sa parfaite innocence.

2 ans qu'elle à souffert pour lui donner la vie, qu'il découvre le monde si grand et si compliqué, se forgeant son caractère de petit homme à travers moi et ma femme.

2 ans d'amour, de nuits trop courtes, de fierté incrédule devant chaqun de ses exploits, de rêves de futur grandiose pour ce petit bout d'homme.



2 ans.



Aujourd'hui, mon fils à 2 ans.